Le réalisateur chinois John Woo n’en est plus à son coup d’essai sur le territoire américain. Volte-face et Mission Impossible II notamment lui ont ouvert l’accès aux vedettes et budgets hollywoodiens, dont il profite encore une fois dans La Paye, adaptation dynamique mais convenue d’un roman de Philip K. Dick. Deux courts-métrages sur l’univers du film et sept scènes supprimées ou prolongées complètent la présentation sur DVD.

Michael Jennings est un ingénieur en informatique employé par les grosses compagnies pour voler les secrets de leurs concurrents. À la fin de chaque contrat, sa mémoire est effacée. Mais après sa mission chez le milliardaire Rethrick, rien ne se passe comme prévu. Jennings n’est pas payé, le FBI le poursuit et il ne lui reste qu’une mystérieuse enveloppe contenant 19 objets quotidiens.

Mystère, action, suspense, machiavélisme, amour rédempteur et naïf : les ingrédients habituels de la recette Woo sont bien présents dans La Paye. La mise en scène spectaculaire mais parfois maniérée sert d’enveloppe à un film exploitant un des thèmes préférés de la science-fiction : les dangers potentiels des avancées technologiques, dans la lignée d’autres adaptations de K. Dick, Total Recall ou Rapport Minoritaire. L’intrigue est alambiquée, épaisse et parfaitement accrocheuse. Uma Thurman est, comme à son habitude lumineuse, face à un Ben Affleck qui s’en tire plutôt bien. Sans subtilité mais avec une efficacité certaine, Woo fait de La Paye un thriller futuriste assez convaincant.